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Poèmes Personnels

 

 

 

La danse rituelle des
mots fous 


 

 

 

 

   

Peints sur le plafond de mes rêves
chaudement décoré d'amours
si précieux que le corps en tremble
si lointains que brûlent les yeux

elles sont placées là toutes seules
par le hasard qui fait l'image
et dans le souffle d'années mortes
rappellent un futur déjà loin

tellement vives que c'en est trop
plus vraies qu'un rêve qui sommeille
plus dures qu'un songe qui endort
et plus rares que les immortelles

lentes elles sont dans le temps
lourdes elles vont au cœur
parlant dessous leur chevelure
à leurs invisibles compagnes

détachées de tous les devenirs
échappées à toute pesanteur
enfuies de l'infinie mémoire
du Temps qui crève sous leurs pieds

 

 

 

 

 


elles dérivent en spirales
ralenties d'un battement des cils
allongées par l'inévitable
puis retenues par des sourires

fous dans leurs yeux de désirades
cachant la fleur du magnolia
offerte et close et qui s'entr'ouvre
à la cadence d'un combat singulier

Fixes-tu les points de leur chant
aux bouches embrassant le vide
gardes-tu en toi le passage
de ces impondérables crises

peux-tu retenir un peu plus
ton envie de tout limiter
et jusqu'au besoin de te fuir
par delà ce ciel de lit mobile

ce serait bon de renoncer
de se perdre au plus proche abîme
pour n'avoir rien à espérer
ni le regret ni la révolte

arrêtez de danser là-haut
syllabes démentes à présent
au corps de nuit au souffle d'algues
les tourmenteuses en ma cervelle

les affameuses de solitude
les perversions du raisonnable
accouplez-vous loin de mon lit
laissez-moi à la dialectique

 

 

 

 

 

 


aux verbes tous faits dans les moules
des habitudes et des miroirs
ce serait bon de chavirer
dans l'oubli de son impossible

morceaux de mots aux chairs nouvelles
parfum de phrase à la peau douce
chorégraphie d'idées mutantes
ballet des sens et des concepts

nymphette exténuée des images
odalisque de l'illogique
femelle en rut d'anti-raison
gouge accouchant d'un trait génial

incroyable sabbat de tête
ça ne peut vivre que dans l'alcool
ce plafond est un foie pourri
qui va crever dans un instant

son abcès de misère lente
me noyer dans l'imaginaire
en m'écrasant des corps rompus
de belles putains inventées
 

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